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La pandémie n’est toujours pas finie. Si l’été a vu une très nette baisse de la progression du virus, on ignore encore si le retour du froid pourra relancer sa circulation, comme c’était le cas en 2020. Le gouvernement préfère ainsi jouer la prudence et voir large. Ainsi, à l’issue du dernier conseil des ministres, le porte parole Gabriel Attal a annoncé qu’un projet de loi allait être déposé le 13 octobre. Les députés pourront ainsi décider de la prolongation de l’état d’urgence sanitaire bien au-delà de la date du 15 novembre fixée jusque là, et l’amener jusqu’au 31 juillet 2022. Selon Gabriel Attal, l’objectif est de couvrir au-delà de l’élection présidentielle, afin de pouvoir l’organiser au mieux. Selon l’AFP, le texte devrait également prévoir un « durcissement des sanctions en cas de fraude au pass sanitaire ».
Le porte-parole se veut rassurant : l’idée n’est pas de prolonger les mesures, mais de se « donner la possibilité » d’y recourir en cas de reprise de l’épidémie. « On ne souhaite pas prolonger le pass sanitaire jusqu'à l'été. On souhaite s'en débarrasser le plus vite possible », poursuit-il, avant de parler de « prudence élémentaire » à propos du futur projet de loi. Une telle prolongation avait été évoquée dès le mois d’août par Olivier Véran, ministre de la Santé. Depuis, la vaccination a progressé, puisque 50 millions de Français ont reçu une première dose.
"Il faut se donner les moyens, pendant encore plusieurs mois, d'avoir la possibilité de recourir à des mesures pour protéger les Français"
— BFMTV (@BFMTV) September 29, 2021
Gabriel Attal évoque la possibilité d'étendre le pass sanitaire jusqu'à l'été, en prolongeant l'état d'urgence pic.twitter.com/FPc4rTOoGT
Si la prolongation du pass sanitaire en est donc encore à un stade hypothétique, cela rassure sans doute pas les organisateurs de concerts. Car pour eux, la reprise est difficile. Les festivals d’été avaient déjà fait les frais du pass sanitaire. Et les salles sont également à la peine, comme le rapportent Les Échos. Selon une étude auprès des adhérents du Prodiss, principal syndicat des concerts privés, le chiffre d’affaires des salles devrait être de 373 millions d’euros pour le second semestre de 2021, contre 955 millions à la même période en 2019. Soit une baisse de 61 %. Cela concerne en particulier les acteurs les plus importants, comme Fimalac ou Live Nation. Mais même les structures plus petits devraient connaître une baisse de 42 %. Tous les secteurs ne sont pas touchés de la même manière : on observe « un recul par rapport à 2019 de 75 % pour les festivals, 56 % pour les concerts, 50 % pour les théâtres et plus de 80 % pour les cabarets ». Et pour les seuls concerts, ceux qui se font debout sont bien sûr les plus concernés, avec une baisse d’activité de 78 %.
Le pass sanitaire n’est probablement pas le seul coupable ici. Après une aussi longue interruption, le public doit reprendre l’habitude de sortir en concert. Un tel retour est peut-être également conditionné à la venue de grosses têtes d’affiche internationales. Mais la plupart d’entre eux ne repartent en tournée qu’à partir de 2022, voire 2023. Ainsi, le milieu des concerts survit encore grâce aux aides de l’État : 110 millions euros d’aides ont déjà été versés par le Centre National de la Musique, en plus des 91,7 millions de 2020. Et le temps doit leur sembler de plus en plus long en attendant le retour à la normale.